Saturday, March 03, 2018
Regarder
la cérémonie des César offre un intérêt. Non pas celui de voir un show dont le niveau avoisine celui d’une émission de
variété bas de gamme diffusée un samedi soir, quoique la robe de Marion
Cotillard était à se tordre de rire. Ni celui de mesurer le pouls du cinéma
français, car il semblerait que les membres de l’Académie n’aient vu que cinq
films dans l’année. Ni même celui d’évaluer l’excellence d’une œuvre ou d’un
artiste, car on sait bien que le lobbying dans ce domaine est roi.
En
vérité, les César nous informent sur les causes diverses soutenues par le ministère
de la culture et les collectivités locales ainsi que sur le goût du grand
public. On nous a montré la vitrine d’un cinéma subventionné et militant d’un
côté, un cinéma populaire de l’autre. Les César vont cette année à Act Up et à Danny
Boon. On valorise le sociétal (l’époque SIDA ou la dure vie à la ferme) et le
rire familial qui cartonne au box-office ( César du public !). On porte aussi
un ruban blanc à la boutonnière du smoking ou du décolleté pour afficher que l’on
est contre les violences faites aux femmes (Ah bon, il y en a qui sont pour ?)
et on réclame des quotas pour qu’il y ait autant de femmes que d’hommes
cinéastes. Tout cela augure des quotas pour les LGBT, les handicapés, les roux,
les Français issus de l’immigration, des récompenses pour des films sur le
cancer ou la tabagie, des César pour les films les plus rentables ou les plus
respectueux de l’environnement ! Bref, de quoi faire fuir à l’étranger ou
changer de métier nos meilleurs
cinéastes !
Albert
Dupontel, artiste trublion distingué malgré lui par l’establishment un peu
forcé étant donné que son film était adapté d’un prix Goncourt, a eu la réaction
idoine en ne cautionnant pas de sa présence cette cérémonie relou. Mais à part lui et quelques rares autres, le cinéma qu’on nous a vendu hier soir ne m’intéresse
pas. Il ne fait pas rêver, ni frissonner, se fait sans stars, ni monstres, sans
histoires extraordinaires, ni images monumentales.