Thursday, November 22, 2007

Le jour où l'Histoire s'arrêta

La grève des scénaristes américains a au moins le mérite de montrer au monde que sans un auteur, il n’y a plus d’histoire, plus de série, plus de talk show, plus de film sauf ceux qui ne requièrent pas de scénario comme Transformers ou Resident Evil 3 . Les acteurs redeviennent muets, les voitures restent au garage, les méchants se tiennent sages et les flics sont au chômage. Les séries s’arrêtent brutalement, Jack Bauer ne peut plus sauver l’Amérique, et les ménagères sont encore plus désespérées. Les animateurs ont soudain beaucoup moins d’esprit, les présentateurs sont moins prolixes. On prend conscience que le monde qui nous entoure est entièrement écrit et dialogué par des scénaristes. Et que notre perception des choses a été déjà pensée par un dramaturge. Je me plais aussi à imaginer un film catastrophe où tous les auteurs de la Terre s’arrêteraient de travailler. Cela pourrait s’appeler Le jour où l’Histoire s’arrêta.

Thursday, November 15, 2007

L'AUTRE CVH



Depuis la création, cette année, de la collection Club Van Helsing chez les éditions Baleine, tout le monde connaît désormais la signification des initiales CVH qui estampillent les couvertures des huit épisodes déjà sortis en librairie.
Mais CVH est aussi l’acronyme de l’une des plus belles, des plus talentueuses, des plus impressionnantes actrices du monde : Carice Van Houten. Certains vont beugler «Carice qui ?». Carice Van Houten. Elle est l’héroïne de Black Book, le dernier film de Paul Verhoeven qui sort en ce moment en DVD. Si vous l’avez manqué au cinéma, ruez vous vers la vidéo. Spectaculaire, intelligent et audacieux, film à suspense, historique et romantique, film d’aventure, de guerre et d’espionnage, Black Book vous scotchera. Une fois de plus, Verhoeven bat en brèche la pensée commune. Il transforme en art son regard lubrique sur la gent féminine et son regard sans concession sur la gent humaine. Après Jennifer Jason Leigh, Sharon Stone, Elizabeth Berkley et Denise Richards, il met à nue Carice Van Houten. Et là, c’est le méga choc. Rarement une actrice n’aura joué avec autant de naturel, de charisme, de grâce, de justesse, d’émotion. Elle incarne Rachel Steinn, une jeune Néerlandaise juive dont le talent, le courage et la beauté la conduisent à devenir une Mata Hari de la résistance dans une Hollande occupée par les nazis. On y croit à fond car Carice Van Houten possédait déjà ces qualités avant même d’endosser le rôle. Un véritable rubis taillé par l’orfèvre néerlandais ! La main dans une culotte, Verhoeven va, comme à son habitude, plonger l’autre dans la poubelle de l’humanité. Et là, il va remuer la merde, sans pour autant tacher le rubis qu’il a jeté dedans. Quand le Hollandais filme le chapitre le plus sombre du XXème siècle, ce n’est pas pour nous ressortir un énième couplet sur les méchants nazis et les courageux résistants. C’est pour briser le mythe, brûler l’image d’Epinal, faire fusionner le bien et le mal au point de nous faire perdre nos repères. Car le vrai thème de ce film, dont je ne dévoilerai pas le scénario qui est l’un des meilleurs jamais écrits pour le cinéma, est la contamination de l’humanité par le mal. Un mal épidémique qui rend possible l’extermination, l’antisémitisme, les trahisons, les épurations, quelque soit le camp, quelle que soit le pays, quels que soient les peuples ou les individus. Bourreaux et libérateurs, nazis et résistants, Allemands et Hollandais se confondent, car le mal absolu s’est répandu. Et de penser que le Hugo Van Helsing du CVH aurait bien eu du mal à trouver un chasseur capable de débarrasser le monde de ce « monstre ». Verhoeven, lui, a recruté Carice. Elle est la lumière qu’il pose sur son chef-d’œuvre obscur. Au nom d’une foi, qui n’est ni religieuse, ni idéologique, mais artistique, le réalisateur rend possible une histoire d’amour entre deux êtres que le politiquement, le moralement et le historiquement corrects n’auraient jamais toléré.

Tant que je suis à vous parler de l’actualité des sorties DVD, il ne faut pas manquer non plus deux autres merveilles féminines du septième art : Gong Li dans La Cité interdite de Zhang Yimou et Lena Headey dans 300 de Zack Snyder.

En ce qui concerne mon actu perso, je serai ce week-end au salon du livre de Toulon. Les noctambules pourront également m’écouter dans la nuit du dimanche au lundi sur France Inter, dans l’émission Noctiluque animée par Brigitte Kernel. Maud Tabachnik, Guillaume Lebeau et moi y parlerons, tiens… de monstres!

Friday, November 09, 2007

LOVE, NOT WAR




Pour protester contre la répression exercée par la junte militaire en Birmanie, envoyez vos petites culottes à l’ambassade du Myanmar ou, si vous connaissez son adresse, directement à Than Shew le chef de la junte militaire.
En effet selon une superstition locale, tout contact avec des sous-vêtements féminins peut affecter la force et la virilité masculine. Chacun sa superstition. Ce qu’il faut savoir c’est que Than Shew, qui d’ailleurs a une tête de fesses, y croit à fond et craint que cela puisse nuire à son pouvoir. Des femmes de Thaïlande, d'Australie, de Singapour et d’Europe ont commencé à envoyer des sous-vêtements aux différentes ambassades de Birmanie.
Donc adoptez le look de Sharon Stone dans Basic Instinct, envoyez vos culottes, pas la peine de les laver, accrochez-y quelques médailles si vous en avez en stock ou collez-y la photo des généraux birmans. Si en plus, les slips sont fabriqués en Chine, pays qui soutient la junte, on peut imaginer le pire.
Allez, les filles, jetez un sort à Than Shew pour redonner au Myanmar son vrai nom.
Imaginez Rangoon inondé sous les slips, les strings, les culottes ! Imaginez, la Birmanie délivrée par des moines pacifiques et des sous-vêtements féminins. Ce serait une belle première qui pourrait servir d’exemple pour la libération d’autres pays victimes de dictatures.
Il ne vous reste plus qu'à choisir votre camp, celui de Sharon ou celui de Shew.


Adresse de l’ambassade en France:
Ambassade du Myanmar
60 rue de Courclles
75008 Paris

Pour en savoir plus sur la "Panty Power":
http://lannaactionforburma.blogspot.com

Sunday, November 04, 2007

VAN HELSING SUR 13ème RUE




L'équipe de DOSSIER 13 m'a interviewé à l'occasion de la sortie de "Léviatown". Le tournage s'est déroulé dans le cadre inquiétant du Musée Dupuytren à l'Université Pierre et Marie Curie. C'est donc cerné de monstres que j'ai répondu aux questions de DOSSIER 13. Diffusion de cet interrogatoire en règle le dimanche 4 novembre sur 13ème RUE. Si vous l'avez manqué, cinq rediffs sont prévues dans la semaine. La vidéo est également visible sur leur site internet à partir du 7 novembre. Comme on peut le voir sur la photo, Guillaume Lebeau et moi avions l'air d'être comme chez nous, en grande partie grâce à la gentillesse et à l'ouverture d'esprit du conservateur, le docteur Patrice Josset qui en connait un rayon sur les monstres, les vrais.