Sunday, October 28, 2007

VIET VO DAO



Le viet vo dao est un art martial vietnamien que je pratique, tout comme le font mon personnage Nathan Love, mon instructeur Rémi Bertrand (à droite sur la photo) et son fils Kemo(à gauche sur la photo). Issu d’une tradition mythique et millénaire, le viet vo dao est né avec son lot de légendes. On raconte ainsi que les prises en ciseaux qui sont une de ses particularités servaient à désarçonner les cavaliers ennemis. Dao veut dire voie. Qu’est-ce que la voie ? Ce n’est pas seulement une technique, sinon nous parlerions de sport. C’est aussi un art, une religion et une philosophie permettant de trouver sa propre nature, la paix et la maîtrise de soi.
Les arts martiaux remontent aussi loin que l’homme a eu à faire face aux agressions du monde et à chasser pour survivre. Aujourd’hui, c’est la police qui nous protège et les supermarchés qui nous approvisionnent. La pratique, en Occident, n’est donc plus que gymnastique.
Dans son histoire, l’homme a d’abord découvert l’arme. La première fut le caillou, la seconde le bâton. Les voyageurs s’en servaient pour la marche, la cueillette et leur propre défense. Ceux qui savaient manier le bâton pouvaient mettre hors de combat plusieurs adversaires. Les moines, eux, n’avaient pas le droit d’utiliser une arme. Ils développèrent donc la technique du combat à mains nues pour se défendre des nombreuses attaques dont ils faisaient l’objet. Des gestes précis et efficaces copiés sur le comportement animal, des prises utilisant la force de l’adversaire, des esquives rapides et souples, leur permirent de disposer de moyens de défense naturels. Ils s’échangeaient entre eux leur connaissance et leur expérience des mouvements et des coups qu’ils avaient mis au point. Les moines voyageurs répandirent cet enseignement à travers l’Orient. C’est ainsi que naquirent les arts martiaux.
Les techniques se perfectionnèrent, les armes aussi, en même temps que l’expérience du combat au cours duquel tout était pris en compte, le temps, la respiration, les bruits, les odeurs, l’environnement, la psychologie, l’intuition…
Nous avons du mal en Occident, à appréhender la véritable voie (dao) des arts martiaux (vo), car nous les avons dépouillés de leur contenu naturel et spirituel pour n’en garder que la technique. En voyant la photo ci-dessus, je suis sûr que les esprits cartésiens pensent tout de suite à Photoshop.
Eh bien non.

Friday, October 26, 2007

LES MONSTRES DEBARQUENT A NICE




Si pour Halloween vous voulez vous payer une histoire de monstres dédicacée, je serai à la librairie Masséna samedi 27 octobre à partir de 16H (55 rue Gioffredo à Nice) pour y dédicacer "Léviatown" en compagnie de Guillaume Lebeau, directeur de la collection Van Helsing et auteur lui-même d'un premier opus bien aiguisé. Bref, derrière le réverbère à la Jack L'éventreur que vous voyez sur la photo, il y aura de la tuerie samedi après-midi.

Tuesday, October 23, 2007

POLITIK KILLS



A l'heure où l'on nous saoule avec le Che et l'ami Môquet, je propose une autre "lettre" aux internautes. Cette lettre ne sera certes pas lue dans les écoles. Dommage, car elle est en anglais ce qui aurait permis de se perfectionner en même temps en langue étrangère. Ensuite, elle est sacrément bien écrite par le citoyen du monde Manu Chao. On peut également la chanter sur de la musique. Et puis surtout, elle a plus de sens et de résonnance dans l'actualité que les écrits désuets du Che ou du jeune Môquet, victimes eux-mêmes de l'embrigadement idéologique, de la "politik" comme dirait Manu Chao. Voici donc la lettre que vous allez devoir lire vous-même:

Politik kills politik kills politik kills

Politik need votes
Politik needs your mind
Politik needs human beings
Politik need lies

Thats what my friend is an evidence politik is violence
What my friend is a evidence politik is violence

Politik kills politik kills politik kills

Politik use drugs
Politik use bombs
Politik need torpedoes
Politik needs blood

Thats what my friend is an evidence politik is violence
What my friend is a evidence politik is violence

Politik need force
Poltik need cries
Politik need ignorance
Politik need lies

Politik kills politik kills politik kills

Politik need force
Poltik need cries
Politik need ignorance
Politik need lies

Politik need force
Poltik need cries
Politik need ignorance
Politik need lies

Politik kills politik kills

Maintenant, vous pouvez éteindre votre ordinateur et écouter dans son intégralité "La Radiolina", le dernier album de Manu Chao.

Wednesday, October 17, 2007

JASON BOURNE




La trilogie Jason Bourne au cinéma fait partie du genre que je qualifierais de « thriller d’action planétaire ». Un genre occupé par un autre JB, Bond, James Bond, et par Tom Cruise alias Ethan Hunt. Pour que le résultat soit à la hauteur du genre, il faut mêler quatre ingrédients : une production ambitieuse capable de tourner aux quatre coins du globe (ce qui, géométriquement, est déjà une prouesse !), un scénario au cordeau pour que les pièces du puzzle s’emboîtent impeccablement, un personnage fort incarné par un acteur totalement imprégné, et une mise en scène qui embarque les spectateurs en supersonique quand les autres films roulent en TER.
Dans les James Bond, le puzzle n’a généralement que dix pièces et le supersonique est sur pilotage automatique (à part le dernier Casino Royale). Le personnage et son interprétation y sont généralement aussi crédibles que Nicole Kidman en Marilyn Monroe.
Dans les Mission Impossible, le puzzle a plus de pièces, le personnage y est moins caricatural mais complètement écrasé par un Tom Cruise producteur. La mise en scène atteint des sommets de virtuosité, mais c’est un peu comme la Patrouille de France. Ça va vite, c’est beau, mais ça tourne en rond.
La Vengeance dans la peau, encore plus que ses deux précédents volets, touche à la perfection (si, si, la perfection existe en art, voyez les films de David Fincher). Là, la production Kennedy/Marshall quadrille la planète, New York, Londres, Madrid, Tanger, Paris, Moscou, sans lésiner sur les décors, ni les moyens. Le scénario, adapté de la géniale trilogie romanesque de Robert Ludlum, est réactualisé pour être en phase avec la géopolitique mondiale contemporaine par Tony Gilroy. Ici, on ne prend pas le spectateur pour un con consommateur de pop-corn. Le personnage de Jason Bourne est à la fois humain et indestructible. Humain parce qu’il est magnifiquement incarné par un Matt Damon tout en introspection et en extension (les regards qu’il lance à Nikki dans le film valent les meilleurs dialogues). Indestructible comme James Bond et Ethan Hunt, mais avec beaucoup plus de crédibilité puisqu’il a suivi un entraînement spécial qui fait d’ailleurs l’objet de sa quête. On s’identifie d’autant plus au personnage qu’il est à la fois victime et amnésique (l’une des caractéristiques du thriller par rapport au polar ou au film policier étant de raconter l’histoire du point de vue de la victime et non de l’enquêteur ou des truands). Et enfin, le meilleur pour la fin, la mise en scène de Paul Greengrass qui filme Scope à l’épaule des scènes comme jaillies du cerveau dérangé de Bourne, des scènes comme on a jamais vu. J’en citerai juste trois. Celle où Bourne se fritte avec un tueur à Tanger nous donne carrément l’impression qu’on participe à la baston. Celle où il se défenestre, mais en sens inverse, nous arrache de notre fauteuil. Celle où il est pris en chasse dans les rues de Manhattan nous fait chercher la ceinture de sécurité sur notre siège.
A la différence de Bond qui fait dans l’exotisme ou de Hunt qui fait dans l’impossible, Bourne fait dans le crédible en repoussant les limites du réalisme. Bourne n’est pas un surhomme, il est juste entraîné, conditionné pour faire ce qu’il fait à l’écran. Il a une technique.
Je ne conseille pas évidemment ce film à ceux qui attendent le Cœur des Hommes 2 avec impatience. Mais aux autres, à ceux qui préfèrent le cinéma « montagnes russes » au cinéma « pédalo », à ceux qui aiment tourner les pages de mes romans. Courez aussi vite que Jason Bourne pour voir ce film avant qu’il ne se transforme en DVD. Personnellement, je n’ai pas avalé un seul pop-corn mais j’ai bouffé tous mes ongles !

Tuesday, October 16, 2007

PRIX NOBEL DE LA PAIX A AUNG SAN SUU KYI




D’abord, désolé pour cette longue interruption. Non, je ne suis pas reparti en Thaïlande. Seulement victime de la mafia. La techno mafia. Celle des fournisseurs d’accès à Internet, des dealers d’ADSL. Du jour au lendemain, ils m’ont coupé la ligne sans préavis, sans prévenir. J’ai appelé le service technique sur une ligne à péage. Car il faut payer pour demander ce qui se passe. A l’autre bout du fil, quelqu’un, quelque part dans un pays inconnu où les salaires sont moins élevés, me répond au bout de vingt minutes d’attente. Personnel anonyme et invisible. L’homme de main me sert un discours poli stéréotypé qu’il est en train de lire. Il me parle « d’écrasement ». Un autre opérateur aurait piraté ma ligne. Du coup, mon dealer d’ADSL m’a coupé l’approvisionnement sans toutefois interrompre le prélèvement automatique mensuel. Le type au téléphone m’intime d’aller sur Internet pour retirer un formulaire, alors que je n’ai plus Internet. A moi de me démerder. Mon dealer, comme tous les autres, n’a pas pignon sur rue, seulement une boite postale, aucun personnel en contact avec les clients. Tout est planqué. Je vais donc chez une amie pour imprimer le formulaire de demande de remise en service disponible uniquement sur le web, et je l’envoie à l’attention d’un code postal. J’attends une semaine sans que rien ne se passe. Je rappelle, repaye, re-interlocuteur interlope, re-discours stéréotypé. On va remettre ma ligne en service dans une semaine ou deux. Je n’ai pas le choix. Résilier mon abonnement et m’adresser à un autre dealer d’accès ? C’est quitter Corleone pour Provenzano. Avec mesures de rétorsions à la clef. Car il faut casquer pour résilier. On ne quitte pas son dealer comme ça. Et puis un jour, une fée nommée Mélissa, à la solde de mon dealer, a appelé à la maison. Elle est entrée carrément dans mon ordinateur, a trouvé la faille et a tout réparé en deux heures.
Internet est la plus grande invention de tous les temps. Dommage qu’elle soit aux mains de la mafia.

Maintenant, cela va prendre un peu de temps pour répondre à tous mes e-mails, mettre à jour mon site internet et alimenter le blog. Commençons donc par l’actualité.

En ce moment c’est la remise des bons points du Nobel. Celui de la littérature a été décerné à Miss Lessing. Un Nobel une rebelle, une guerrière, une écrivaine non consensuelle à la plume bien trempée, dotée d’un sens de l’humour caustique à souhait. Bien vu les gars de l’Académie ! En revanche, pourquoi remettre le Nobel de la paix à Al Gore, un has been de la politique qui surfe sur la vague écolo ? D’accord, il a découvert que la planète se réchauffait, mais c’est le Nobel de l’écologie qu’il aurait fallu à la limite lui remettre et garder celui de la paix pour le filer cash à Aung San Suu Kyi. L’héroïne birmane (une vraie Aïka, elle au moins) aurait bien profité de ce petit coup de pouce pour regagner l’attention des médias qui ont vite tourné la page de la répression en Birmanie pour se consacrer au rugby. Certes, la belle rebelle assignée à résidence a déjà reçu le prix une fois en 1991. Mais le lui décerner une deuxième fois (ça s’est déjà vu) aurait montré aux enfoirés de l’ONU qu’un communiqué du genre « Excusez-nous de vous demander pardon pour la remarque, mais c’est pas cool de taper sur les bonzes » n’est pas acceptable. Le prix Nobel de la paix aurait alors eu son utilité et adressé un signe unanime de compassion à l’égard d’une opposition aussi pacifique que démocrate qui s’est faite écraser comme une blatte sous les bottes de la junte militaire birmane et des forces sino-soviétiques qui la soutiennent.

En ce qui concerne ma petite actu perso, « Léviatown » cartonne à fond depuis sa sortie. Cela fait chaud au cœur vu que la collection Van Helsing est un véritable OVNI, ou plutôt « LA CHOSE », dans le paysage littéraire français. Si vous voulez en savoir plus ruez-vous vers www.clubvanhelsing.com, achetez Mad Movies, ou bien allez voir Sophie au rayon policiers de la FNAC de Caen.

Je reviens à peine des 24 heures du livre au Mans où j’ai pu rencontrer une flopée de lecteurs sympathiques. Merci à la bande de Caen, premier fan club de la collection Van Helsing, merci à Sophie qui attendait Kathy Khan comme le Messie, merci à Nathalie pour son enthousiasme, merci à Brigitte Kernel pour avoir brillamment animé un débat Van Helsing, et merci à tous les lecteurs qui se sont déplacés pour une dédicace. Ce salon m’aura aussi permis de retrouver des confrères amis, Maud Tabachnik, Pierre Bordage, Anne Martinetti, Guillaume Lebeau, dont les talent et les qualités humaines se retrouvent dans leur ouvrages que je vous conseille de lire de toute urgence.