Wednesday, May 16, 2007

TROIS TAPIS ROUGES

Premier tapis rouge, celui déroulé par le Vietnam pour Bill Gates. Au programme de l'homme le plus riche du monde: signature d'un acte avec le ministère des Finances, rencontre avec des hommes d'affaires vietnamiens, lancement du programme de la généralisation de l'informatique dans les villages, échanges avec les étudiants de l'École polytechnique de Hanoi. "La présence du président du groupe Microsoft au Vietnam ouvre de belles perspectives pour les technologies de l'information au Vietnam", a estimé le vice-Premier ministre, Nguyên Tân Dung.
La société Microsoft Vietnam et le ministère des Finances ont donc signé à Hanoi un acte portant sur la cession de licences de droit d'utilisation. Au terme de cet accord, le ministère des Finances obtient pour une durée illimitée 15.000 licences de poste pour l'utilisation du logiciel Microsoft Office 2003 Std. En outre 15.000 cadres du ministère des Finances pourront installer Microsoft Office à domicile sur leur ordinateur perso.
Bill Gates a annoncé un projet d'assistance pour la construction d'infrastructures de technologies de l'information au service de la communauté dans 64 villes et provinces du Vietnam. Ce projet fait partie du programme intitulé "Potentialités illimitées" de Microsoft, déployé dans le monde entier afin de réduire la fracture numérique et de favoriser le développement des ressources humaines à l'échelle planétaire. Ce programme équipera en ordinateurs connectés à internet 500 centres technologiques dans la plupart des provinces du Vietnam et y associera un programme d'enseignement en langue vietnamienne.
Ah oui, j'oubliais les deux autres tapis rouges du jour. Il y a celui qui a été déroulé à Paris pour la passation du commandement de la force nucléaire entre Messieurs Chirac et Sarkozy. Et celui flanqué sur les marches de Cannes que graviront les stars en goguette. Mais comme les médias vont largement couvrir ces deux derniers évènements et passer sous silence le premier beaucoup moins glamour, je ne m'étendrai pas sur ces dernières moquettes.

Friday, May 11, 2007

PAGE CULTURE DU WEEK-END






A Nice, il n'y a pas que des pléiades de vieux qui votent à droite, des gangs de mafieux qui passent l'arme à gauche et des cohortes de touristes au milieu. Il y a aussi des groupes de Metal. Pour ceux qui auraient les tympans bouchés par des flots de soupe déversés par les télés et les majors, il y a la troisième édition du Tomawok. Du Rock version Destop qui va transformer ce samedi 12 mai le Théâtre de Verdure en Théâtre de Metal. Plusieurs groupes vont se succéder sur scène à partir de 18 h (ouverture des portes à 17h) dont Sikh (à 22h) que vous ne verrez jamais à la télé où ils risqueraient d'exploser le brushings des animateurs. Soit sept heures musique à donf pour seulement 22 euros. Comme le hurle Kal, le charismatique chanteur de Sikh, « Take it all the way, ’cause you will stay ».

Coté bouquins, il faut lire d’urgence “Parano Express” de Josiane Balasko. C’est hilarant et haletant. Vous aurez fini le livre avant dimanche soir, c’est sûr. Si vous avez aimé « After hours», « The game » et « Nuit d’ivresse », vous aimerez « Parano express ». C’est bien écrit et ça va vite. Un blaireau hitchcockien tombe amoureux d’une bombe et met le doigt, à l’instar d’un Gary Grant de chez la mort aux trousses, dans un engrenage qui va le propulser aux quatre coins de Paris dans une intrigue échevelée, avec son lot de machinations, de tueurs, de rebondissements et de coups de théâtre. Comme d'hab chez Josy, il n'y a aucun tabou, on rit surtout et sur tout et on a même le plaisir (fait rare pour mériter d'être souligné) d'y rencontrer une femme âgée amoureuse. Pas besoin d’en dévoiler plus, ni de rappeler que Josiane Balasko n’a pas joué que dans des bons films. Elle en a aussi écrit. Bref, un auteur brillant, sur pellicule comme sur papier.

Monday, May 07, 2007

President Academy (fin)

Comment trouver la vraie paix pour l'humanité? Nous devons accepter les ondes bénéfiques et refuser les ondes maléfiques, dit le Zen. Ce qui, à notre petite échelle de Français qui viennent de vivre un changement de locataire à l'Elysée, devrait nous pousser à regarder ce qu'on peut tirer de bon avec un tel résultat.
D'abord, les extrêmes sont en voie de disparition. Le Pen avait déjà l'oeil morne et la queue basse après un premier tour qui l'avait renvoyé sous la barre des 10%. Puis il y a eu le deuxième effet kiss cool où les consignes de vote du vieux tyran n'ont pas été suivies. Quant au PC, à la LCR et autres sinistres partis, ils appartiennent déjà à l'histoire. Comme l'a judicieusement dit Jean D'Ormesson, si Mitterand a réussi à étouffer les communistes en les embrassant, Sarkozy n'a même pas eu besoin d'embrasser le FN pour étouffer les fachos.
La deuxième onde bénéfique c'est que cela va obliger les socialistes à ajuster leur programme en fonction du nouvel ordre planétaire. Et vu les débats animés d'hier soir, c'est bien parti.
La troisième bonne vibration se trouve dans le discours de Sarkozy. Je ne parle pas des références à l'ordre, au travail et à la patrie qui relèvent pour moi des ondes maléfiques. J'ai plutôt apprécié l'ouverture sur le monde. Les allusions aux USA, au protocole de Kyoto, à l'Europe, à l'Afrique, à la Colombie, à l'Afghanistan, aux pays méditerranéens, qu'un président colle dans son discours 30 minutes après avoir été élu, sont des ondes qu'il ne faut pas refuser.

Wednesday, May 02, 2007

President Academy (suite)


Je viens de suivre le débat entre les deux finalistes de la President Academy. Franchement, je n'aimerait pas être socialiste par les temps qui courent. Tandis qu'à droite le candidat a le mérite d'être courtois et clair, l'incarnation actuelle de la gauche remet au goût du jour cette politique de merde que l'on a trop souvent subie dans le passé: féroce et floue. Une férocité et une floutitude comme dirait la mère Royal qui ont jadis poussé les électeurs à déserter les isoloirs. Et qui m'ont donné ce soir envie de rire et de gerber. Je crois que pour terminer la journée en beauté, je vais me revoir Braindead de Peter Jackson.

De la francialisation à la mondialisation

Je rentre d'un voyage en Espagne et je retrouve la France telle que je l'avais quittée, en train de se regarder le nombril et de se tater sur le choix de son futur souverain. Il n'y a plus que deux candidats en lice, et encore je dirais qu'il n'en reste plus qu'un, étant donné que l'autre n'a pas de programme et ne se positionne que par rapport au premier qui se retrouve méchamment diabolisé. Finalement, le choix de l'électeur sera simple: pour ou contre Sarkozy.
Afin de donner un peu de hauteur au débat et offrir un point de vue différent de celui que nous impose tous ces médias de la "France qui gagne", je vous communique ci-dessous l'article que j'ai écrit pour la Voix du Midi il y a deux semaines. Histoire de sortir de la "francialisation" ambiante.

De la mondialisation

Faut-il se satisfaire de la pensée commune ? Accorder du crédit aux convictions ? Le pire ennemi de la vérité, ce n’est pas le mensonge, c’est la conviction, disait Nietzsche. Un bon moyen d’y voir clair, c’est de remettre en cause les évidences. Surtout si elles le sont pour le plus grand nombre.
Parmi les certitudes pré-fabriquées, il y a la mondialisation en tant que source de tous les maux. Comme si la misère, les inégalités, la violence n’avaient jamais existé avant le pouvoir marchand qui a succédé à des siècles de pouvoirs religieux et autoritaires. On n’a pas trouvé d’autre alternative pour partager les richesses. La répartition se fait selon la loi des rites, des armes ou du marché. Après les avoir parasitées, les marchands ont phagocyté les deux premières, sans répandre le sang. Les conquistadors du marché ont propagé la démocratie, produit de la prospérité, émancipé les femmes, classé la liberté individuelle au-dessus des autres valeurs, effacé les frontières, marginalisé les idéologies, les croyances et la morale au nom desquelles on tue, on terrifie, on torture. Contrairement aux politiques arbitraires, la politique marchande propose la distribution des biens au plus grand nombre, c’est le principe du capitalisme. Tout le monde a droit à une télé, un téléphone portable, un ordinateur, Internet illimité, une voiture, une maison, des voyages de moins en moins chers et de plus en plus loin. Apportant abondance, technologie et libre circulation, le système marchand a transformé le monde en village au centre duquel il a placé l’individu. C’est l’ère de la mondialisation. Mais la compétition a concentré l’argent, et donc le pouvoir, entre les mains d’un petit nombre de ces individus, inconnus, non élus, qui du coup ne peuvent être renversés. En réaction, des illuminés, des nationalistes, des anti-libéraux brandissent livres saints, drapeaux, pavés, Kalachnikov, pour nous faire retourner à un ordre dévot ou territorial. Les idéologies haineuses et rances reviennent au goût du jour. On focalise l’attention sur le passif (que je passe ici sous silence car il est largement médiatisé), on occulte l’actif, on oublie le sens des réalités. Conditionnés à penser que le monde va à sa perte, certains croient qu’il faut revenir en arrière, casser cette mondialisation.
Dans La dernière arme, j’ai inventé une nouvelle race de terroristes. Leur force repose sur le fait qu’ils ne cherche pas à détruire le système, mais à l’utiliser. Au-delà de la fiction, que va-t-il arriver ? Que vont faire les nouveaux maîtres du monde ? Bill Gates dépense des milliards de dollars pour la santé dans les pays en développement, rivalisant avec le budget d’aide américain. Angelina Jolie, l’une des actrices les mieux payées d’Hollywood, consacre le tiers de ses revenus à l’humanitaire. Des cas de moins en moins isolés. Quand certains PDG réaliseront que la pollution de la planète leur coûte plus cher qu’elle ne leur rapporte, ils deviendront plus écologistes que les Verts. Même le chantre de l’alter mondialisme, José Bové, en profite. Les multinationales l’éditent, le connectent, le transportent à travers le monde pour répandre la bonne parole. Les mêmes multinationales, parmi les plus polluantes, financent l’écolo Hulot.
La mondialisation est un outil puissant et inéluctable. Il faut s’en servir. Composer avec le « moins pire » des trois systèmes. Des usines s’ouvrent en Chine et en Inde ? Tant mieux pour les Chinois et les Indiens. Aux pays riches de s’adapter, de réinventer le travail, de se mettre à la diète après s’être goinfrés sur le dos des autres.
Dans un Etat où le misérabilisme est exacerbé par les médias et où l’on fait encore croire au peuple que le guignol pour lequel il va voter, chef des armées d’un autre temps, résoudra ses problèmes au même titre que le bon Dieu soulage le bigot de sa peine, ce discours peut sembler provocateur. Il présente néanmoins une autre face de la réalité.